lundi 13 avril 2009

FICTION (18)


Personne n'a su, personne ne saura. Sauf nous deux. Même après ces lignes.

Personne ne saura, comment, elle a rejeté ses bras en arrière, comment elle aura étiré son corps. Vous n'avez pas vu mes mains sur ses hanches, sur son ventre, et puis ses mains à elle posées sur les miennes. Vous ne pourrez pas imaginer ces regards croisés, derrière ses cheveux. Regards tantôt timides, tantôt frondeurs, tantôt rieurs.

Et puis la force de nos bras serrants nos corps l'un contre l'autre. Et l'oubli du monde à cet instant.
L'oubli de tout ce qui coupe, blesse, tue chaque jour.
A cet instant là elle est reine, je suis roi d'un royaume de draps.

Puis elle se lève pour changer la musique. The End des Doors. Drôle de choix, elle seule sait pourquoi, ou pas.
Elle reste assise sur le bord du lit, en appuis sur ses bras en arrière, regard perdu, ailleurs. Silencieuse et mystérieuse, dense comme souvent.

Un baiser.

Elle se lève et remet son soutien gorge. Dans le gris-bleu de la chambre, sa silhouette Balthusienne. Les gestes précis, concentrés, elle se rhabille.

Elle dit: "Tu vois ça n'existe pas une (elle et moi connaissons la suite)"

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