mercredi 7 octobre 2009

Au voleur

Boy meets girl. Un sujet de cinéma simple, limpide et fort, autant que le premier long métrage de Sarah Leonor.
Isabelle rencontre Bruno. Isabelle est prof d'allemand, Bruno est voleur au sens presque professionnel du terme. Leur histoire commence simplement, doucement sans y penser vraiment.
Bruno est recherché par la police... Isabelle l'aide à fuir, Bruno l'entraîne dans la forêt où leur amour va s'épanouir, loin du monde et de sa violence.

Le film de Sarah Leonor est d'une épure presque parfaite. Tant dans sa dramaturgie construite à l'économie des mots, que dans sa mise en scène. Et pourtant chaque personnage, chaque situation, chaque personnage possède l'épaisseur nécessaire au film. Sarah Leonor dispose soigneusement chaque élément, chaque parole comme des éléments fragiles, ténu et fait confiance à l'intelligence du spectateur pour s'en saisir.
C'est aussi le casting qui est réussi totalement, avec la géniale (comme toujours) Florence Loiret-Caille et le toujours incandescent Guillaume Depardieu. Mais aussi en ce qui concerne les seconds rôles: Jacques Nolot notamment avec sa façon de dire les mots qui est toujours un délice.
Sarah Leonor filme au cordeau et laisse l'espace nécessaire pour la vie de ses personnages. Elle les inscrits dans des cadres choisit avec soin et un certain penchant pour la picturalité en jouant sur les couleurs: du bleu de la ville au vert de la forêt. Sa mise en scène construite (cadres, rimes visuelles...) détonne avec la mise en scène passe-partout souvent à l'oeuvre dans bien des films. Elle sait se faire sensuelle sans tomber dans l'inconsistance ou la belle image.
Les choix musicaux (thanks to Franck Beauvais) étonnent aussi et le folk se marie avec merveille avec la campagne française.

Et on repense aux petites mains de Florence Loiret-Caille sur les mains de Guillaume Depardieu... Et le corps de ce dernier, puissant, écorché de toute part, comme une lame rayée.
Et cette séquence où Depardieu dit "va falloir que je me calme" avec une grande violence, et le "qu'est ce que ça veut dire" perdu et fragile de Florence Loiret-Caille. Une étincelle parfaite.

On pense bien sûr à La Nuit du chasseur dans toute la partie de la forêt. Et puis on remarque que c'est la deuxième fois cette année, après Le Roi de l'évasion d'Alain Guiraudie, qu'un couple prends le maquis pour vivre son amour.

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