dimanche 2 novembre 2008

La fin de l'Empire blanc

A quelques heures de la fin d'une campagne électorale américaine qui est d'ores et déjà historique, quelle que soit l'issue du scrutin, me vient le sentiment que nous vivons la fin de l'Empire blanc.
La concomitence entre ces élections et la crise financière signe à mon avis la fin de la domination blanche sur la planète, la fin d'un "modèle": celui de l'homme blanc (occidental disons), capitaliste, colonialiste. Ce n'est pas une mauvaise nouvelle, entendons-nous!

09/11
Le premier signe est intervenu le 11 septembre 2001 lorsque l'Amérique est attaquée pour la première fois sur son territoire et découvre sa soudaine vulnérabilité. Les attentats sur le World Trade Center et surtout l'effondrement des tours en direct, devant le monde entier, montrait une Amérique à genoux. D'abord parce qu'il s'agissait d'un symbole qui était touché. Le symbole d'une Amérique triomphante, capitaliste et arrogante.
La défaite (il faut bien finir par employer ce terme) de la guerre menée en Irak mais aussi en Afghanistan. Soit la première défaite, depuis le Vietnam, de la première armée du monde. 
L'Amérique doute, sa suprématie militaire est remise en cause.

Accélération
Alors que l'Amérique se préoccupe de sa propre sécurité et tente d'exporter en Irak ce qu'elle appelle la démocratie, d'autres pays se réveillent. Ainsi l'asie (la Chine et les autres dragons) mais encore l'Inde deviennent des puissances économiques considérables. A tel point que ce sont ces pays qui tirent la croissance mondiale (et surtout celle de l'Amérique) en finançant les restes de croissance dont elle jouit.
Durant les deux mandats de George W. Bush l'Amérique tente vainement de conserver sa place de gendarme du monde au moyen-orient (Israël, Irak, Iran). Durant cette décennie les Américains ont vu leur influence diminuer et le dollar s'affaiblir face à l'euro et au yen.
Le spectre de la guerre froide revient même pointer son nez avec le projet de bouclier anti-missiles et l'incapacité des Etats-Unis à contrer les projets de la Russie en Ossétie du nord.
Ca se confirme l'Amérique n'a plus la main.

La crise
La crise financière ne mettra pas fin au capitalisme - il ne faut pas se faire d'illusions - ni même aux excès de la finance. Tout juste y aura-t-il une période où les spéculateurs vont faire profil bas, prendre moins de risques. Mais cette crise venue d'Amérique vient de semer le doute sur le modèle économique qui a permis à l'Amérique de dominer le monde. Ce sont bel et bien les spéculateurs, les hommes d'affaire en grande majorité blancs de peau qui viennent de perdre les repères financiers et économiques qui guidaient leur vie. D'autant que l'administration Bush n'a pas sû réagir aussi rapidement qu'il l'aurait fallut, donnant encore le signe d'une Amérique dépassée, se raccrochant à la croissance des pays d'asie voire de la veille européenne.
Parenthèse: souvenons-nous de Batman, the dark Knight, "I am not a hero"...
L'Amérique perd sa suprématie financière.

Obama!
L'insconscient des américains a peut-être parlé en permettant à un homme noir d'avoir une chance d'être président des Etats-Unis, comme si les américains avaient sentis que le modèle du blanc capitaliste (parfaitement incarné par McCain) touchait à sa fin.
Bien sûr Barack Obama sera un symbole pour les millions d'américains de couleur, même si au fond Obama est tout de même un défenseur du capitalisme. Mais l'accession d'Obama au pouvoir montrerait pour la première fois que l'Amérique se réconcilie avec son histoire et avec le reste du monde en acceptant d'être dirigée par un noir. Se serait le signe de la fin de l'empire blanc tout puissant puisque le monde va devoir s'habituer à voir l'asie, l'Inde et peut-être l'afrique tenir les rênes économiques de la planète.

Demain
Les politiques n'osent pas nous le dire mais il le savent bien: la domination occidentale blanche est proche de la fin. 
Le pouvoir économique est d'ores et déjà en asie, et va s'ajoutter à leur supériorité démographique. Tandis que la population européenne vieillit et que nos pays vont se transformer en immenses maisons de retraites, nous sommes condamnés à ne représenter qu'une toute petite partie de la population mondiale, dépendante des biens de consommations produits en asie, en Inde, en afrique. Et il faudra donc accepter que nous ne représentions que peu de chose politiquement. L'amérique et l'europe blanches, arrogantes, dominant le monde ne sera bientôt qu'un passage de l'histoire.

Obama président!
Malheureusement on peut aisément imaginer que pour une partie de la population blanche nostalgique du XXème siècle il sera assez vite insupportable de voir un noir à la tête des Etats-Unis. Obama, mélange entre Kennedy et Martin Luther King, sera assassiné. Je le crains.
Parce qu'une bonne partie de l'Amérique ne supportera pas de voir le pays dépassé par d'autres puissances et qu'un discours revanchard blanc verra le jour.
A ce moment là, l'Amérique, formidable machine à créer les tragédies ou les contes de fée, redécouvrira cette image où lors d'un meeting Barack Obama a fait une gaffe prémonitoire: "Je vous présente le futur président des Etats-Unis, Joe Biden"...


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