jeudi 2 octobre 2008

Depardon dans Les Cahiers du cinéma

Deux mois après la couverture fashion-jeune-bcbg avec Louis Garrel c'est un paysan qui fait la couverture des Cahiers du cinéma. Et ce contraste me plaît bien.

Dans Les Cahiers il est ce mois-ci question de La Vie moderne de Raymond Depardon. On y trouve une longue interview de Depardon et sa complice et ingénieur du son, Claudine Nougaret.
Depardon parle assez peu du film finalement, en tous cas assez peu directement, préférant parler technique. La technique de production du film, la technique de la caméra, la technique de la prise de son. Il faut dire que Jean-Michel Frodon qui fait l'interview l'y encourage un peu comme s'il découvrait qu'un film se fait avec des trucs comme une caméra, une perche, etc...
Et c'est tellement agréable de lire Depardon qui parle de tout ça, c'est très concret, ça dit plein de choses sur son film, sa façon de conçevoir le film. Depardon, homme de la terre, ne part dans des explications théoriques qui sentent la pose. Non, il parle comme un paysan va vous dire qu'il vaut mieux utiliser tel motoculteur là et tel autre ailleurs. Et bien sûr il y a de l'amour dans tout ça. L'amour de son métier, l'amour du "bricolage".
Depardon passe par la technique pour expliquer son évolution en tant que cinéaste, un peu comme d'autres sont passés du muet au parlant et ont fait évoluer leur mise en scène. Depardon est en prise directe avec son métier, fait de technique, d'outils et reconnaît humblement que c'est la technique qui le fait évoluer. Et non pas de fumeuses considérations pseudo philosophiques comme c'est le cas bien trop souvent chez certains cinéastes.

Je reviendrais plus tard sur le film, que j'ai vu à Cannes, sur le superbe écran d' Un Certain regard (Depardon en parle dans Les Cahiers d'ailleurs).
Je vous dirais combien j'aime ce film, le bien qu'il m'a fait.

Et puis entendre parler des paysans ça nous changera un peu des banquiers flippés et des lycéens bégaudeauisés...
Et puis comme je viens un peu de là, je les aime et je les comprends ces vieux paysans que filme si bien Depardon.

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