mercredi 24 septembre 2008

FICTION (5)

120 minutes face à l'océan. Juste le temps d'oublier cette sensation d'être arrivé au bout du monde. Juste le temps d'apprécier toute l'étendue mouvante de cette masse d'eau qui s'avance lèche les pieds et reflue et revient et... Et qui pourrait me happer, m'engloutir.
Juste le temps de penser, comme à chaque fois et comme une sensation nouvelle, à l'immensité, à la profondeur, à la puissance de cette eau qui gonfle, se dilate, se contracte.  Penser à la vie qui s'y cache, à ses beautés colorées, à ses monstres rugueux, à ses cellules qui palpitent.
Regarder ce paysage inchangé, intact depuis des millénaires. Ce même paysage qu'ont regardés l'homme de néanderthal ou Christophe Colomb. Garder au fond des yeux cette image qui nous fascine depuis des millénaires. Penser aux naufragés, au baiser salé du dernier souffle. Se mesurer à cette force. Contempler le berceau de la race. Se caler un moment sur le rythme de la planète.  
Prendre un peu de sa force et repartir à sa vie.

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