lundi 8 septembre 2008

Le Silence de Lorna

J'ai vu presque tous les films des frères Dardenne (sauf L'Enfant en fait). Et je dois dire que ce n'est pas vraiment ma tasse de thé.

Mais Le Silence de Lorna m'a vraiment impressionné. J'avais du mal dans leurs précédents films avec cette caméra à l'épaule qui suivait les personnages sur leur dos, sur leur épaule même. Je n'aimais pas que nous soyons systématiquement embarqués de cette façon avec le personnage.
Dans ce dernier film ils ont, me semble-t-il, trouvés la bonne distance physique avec leur personnage. Nous suivons Lorna, nous l'accompagnons dans chacun des ses mouvement, dans chacune de ses décisions mais à la bonne distance physique. Celle qui nous permet d'être à la fois dans son regard (et non prisonnier de son regard), mais en nous laissant libre de regarder autour, de nous échapper parfois. 

Et puis il y a le scénario, impressionnant. Parce que juste, toujours juste, rien ne semble forcé. Chaque décision du personnage nous semble naturelle, évidente.
Pour une fois il me semble que les Dardenne se confrontent réellement au monde d'aujourd'hui dans ce qu'il a de vaste. L'utilisation du téléphone portable dans ce qu'il permet de lier mais aussi de surveiller, d'emprisonner en est un des exemples. 
Aussi je trouve que pour une fois ils ne se laissent pas aller à un certain misérabilisme qui me mettait parfois mal à l'aise (voir la séquence de la bobonne de gaz dans Rosetta).
Ils parviennent à parler de l'immigration, et de la globalisation, des flux de circulation de façon beaucoup plus subtile que dans beaucoup de films qui se veulent réalistes.
Lorna est sans cesse confronté au prix de sa vie, de sa liberté par rapport au prix d'un autre être humain. La question de savoir ce que vaut la vie de chacun en fonction de la place qu'il occupe est ici cruellement posée.

1 commentaire:

Claire a dit…

Bienvenue dans le monde des bloggeurs !
Ca m'a l'air très intéressant tout ça...
Je vais peut être te glisser dans mes favoris...
Bises